MÉMOIRE

Mémoire rédigé lors de mon DSAA :
L'incident, le paradoxe créatif du design graphique.

Les incidents ponctuent nos vies, ils nous accompagnent de notre premier à notre dernier souffle, nous sommes plus ou moins tous égaux face à eux, qui peut se vanter de n’avoir jamais renversé un café, tâché ses vêtements en mangeant des spaghettis bolognaise voire même lâché un lapsus lors d’un moment un peu solennel.

 

Dans un cadre spatio-temporel, un incident est un instant, un événement venant troubler l’ordre normal des choses.

À l’inverse de l’accident, il n’y a pas de rupture, juste une déviation du comportement normal et initial.

Instant de surprise qui, paradoxalement, peut être fortuit ou voulu, selon les circonstances et dont les conséquences peuvent être appréciées ou fâcheuses.

L’incident propose des déviations, il ouvre la voie à d’autres possibilités qui étaient initialement peu/voire aucunement envisageables.

 

Cet instant où tout bascule, cet instant où l’anticipation nous fait défaut. Que l’incident soit technique, psychique, ou simplement lié à la maladresse, ce micro-séisme emporte dans ce court temps, une partie du passé et du futur de l’action. S’il n’est rien sans les circonstances, il se révèle par ses conséquences.

L’incident comme il est compris universellement, révèle du paradoxe dès lors qu’il est associé à la création dans le domaine des arts appliqués. Un cahier des charges très précis fait de cette discipline très normée et rigoureuse, un point d’accroche qui peut paraître paradoxal tant l’on connaît les principes de précautions qui la régisse. Les commanditaires, dans l’attente d’un produit graphique fini normé, utilisable et proche du zéro défaut, ne sont pas prêts à accepter l’incident.

 

Aujourd’hui, dans une société normalisée et dans le domaine professionnel qu’est le design graphique, peut-on laisser une chance à l’incident. Pour autant le design graphique, comme tous autres secteurs de création, sont les rares voies où il est possible d’exploiter l’incident, et pourquoi ne pas en faire une force.

 

Entre appréhension, sérendipité et rencontre, comment ce qui est fâcheux peut s’avérer puissance ?